Voilà une expression que l’on entend de plus en plus souvent, en revanche, on ne voit pas forcément ce qu’elle sous-entend ni comment s’y prendre.

C’est quoi la zone de confort ?

Je sais bien que lorsque je suis confortablement assise dans mon canapé, au chaud, entourée de coussins moelleux, je n’ai plus envie de me lever. Je vois bien ce qu’est un espace confortable, une zone de confort physiquement délimitée. Mais sinon, psychologiquement, c’est quoi une zone de confort ?

La zone de confort est une notion qui date déjà de 1906. C’est la théorie des psychologues John D. Dodson et Robert M. Yerkes qui ont démontré la corrélation entre le niveau de stress d’un individu et son niveau d’activation et de performance.

Les progrès effectués ces dernières années par les neurosciences ont démontré une courbe similaire à celle de l’expérience de Dodson et Yerkes concernant notamment la production d’hormones du stress et le rendement de la mémoire.

Voici cette courbe en « U » inversé avec à son sommet la zone de performance optimale

Lorsqu’on se trouve dans la partie gauche (partie ascendante du schéma) on se trouve dans la fameuse zone de confort. C’est-à-dire dans une situation confortable parce qu’on fonctionne avec des routines, garantes du sentiment de sécurité qui nous aide à bien fonctionner dans notre environnement. Mais, à ce stade, comme aucun défi ne s’offre à nous, nous ne voyons plus aucune raison de nous investir plus, parce rien ne vient plus nous motiver. L’ennui s’installe et provoque même une certaine apathie et cette impression désagréable de faire son travail à la manière d’ un robot.

Dans cette zone de confort, tout n’est donc pas perçu comme positif ; il y a bien des choses qui ne conviennent plus, mais nos schémas de pensée induisent des attitudes qui deviennent des prétextes à ne pas changer.  Nous nous disons  par exemple tout en voulant perdre du poids « je ne suis pas sportif, le jogging n’est pas pour moi », ou encore tout en voulant évoluer dans sa vie professionnelle « je ne suis pas manager, ce poste n’est pas pour moi ». Toutes ces affirmations sont lancées de manière à se persuader car il est plus confortable psychologiquement d’accepter des choses familières que de se remettre en question. Il y a moins de stress à rester dans une zone d’habitudes.

Le milieu du graphique nous amène dans la performance cognitive. Celle-ci est activée par un niveau de stress minimal, bon stress qui maintient l’éveil et l’action. C’est la zone d’apprentissage. Elle montre le point où l’on travaille avec la plus grande efficacité parce qu’on est suffisamment motivé et on progresse avec peu de pression. Sortir de sa zone de confort permettrait donc de trouver sa zone de performance optimale.

Au-delà de la zone optimale (partie descendante du schéma), le stress et la fatigue s’élèvent car la performance demandée est encore élevée mais un sentiment de peur apparaît devant un danger réel ou supposé. Nous produisons des hormones comme le Cortisol. C’est la zone de stress voire de panique dans laquelle on peut rester bloqué, comme paralysé, incapable d’agir.

Dans le changement, quelles valeurs est-ce que je veux conserver ?

On peut craindre de perdre ses repères et surtout ses valeurs. On peut avoir peur de ne pas être à la hauteur et se refermer comme une huître, incapable de demander de l’aide si on a un driver « sois fort » ou « sois parfait ».

Le rendement diminue, parfois de façon sévère jusqu’à mener au Burnout car c’est le moment où l’on commence à céder à la pression et au stress car on se sent dépassé.  Soit parce que les capacités demandées nous semblent plus élevées que ce que nous croyons pouvoir faire, soit parce que nous n’avons pas confiance en nous.

Bien sûr, le niveau de complexité et la confiance en soi ressentis  pour une même tâche varient d’une personne à l’autre. Dans une même situation nous avons chacun notre manière de réagir ; l’un sera à l’aise et l’autre paniqué. Nous sommes tous différents, avec des compétences différentes et des  histoires de vie différentes.

 Il est donc important de veiller à ne pas basculer dans une zone de panique. Restez attentifs aux signaux d’un  stress trop important, aux remarques de votre entourage, à l’équilibre vie personnelle et vie professionnelle et à l’équilibre global de votre environnement car votre vie est un système complexe.

Que devez-vous faire pour sortir de votre zone de confort et retrouver de la motivation ? 

Il faut d’abord aller interroger les différentes parties qui composent votre vie :

 Quels sont les domaines de ma vie où l’épanouissement n’est pas au rendez-vous ?

  • Votre environnement géographique et matériel: La région et la ville où vous habitez, vos lieux préférés, vos trajets quotidiens, votre domicile, les relations avec vos voisins, vos commerçants de quartier…
  • Votre vie personnelle : Vos relations avec vos amis, votre famille. Quelles routines avez-vous mis en place pour vos soirées, vos activités, vos vacances, vos week-end ?
  • Vie professionnelle : Au travail, quelles sont les tâches routinières, comment se passent les échanges avec vos collègues, les relations avec votre N+1, l’organisation de vos journées et de vos semaines, le matériel et les technologies que vous utilisez, etc.
  • Votre vie intime : Quelles sont les habitudes qui se sont installées dans vos relations ? Quels sont les rôles de chaque membre de votre famille et quelle est la répartition des tâches de chacun ?

Quitter ma zone de confort est-il lié à des injonctions extérieures, familiales ou bien cela relève-t-il d’un besoin d’avancer vers autre chose ?

  • Quand ces routines se sont-elles installées ?
  • Vous aimeriez changer pour quoi d’autre ? Que voudriez-vous obtenir à la place ?
  • Quels sont les avantages que je trouve à ne pas changer et ceux que je trouverais à évoluer ?

Comment pouvez-vous changer vos habitudes ?

Bien sûr, toutes vos habitudes ne sont pas à jeter. Celles que vous pouvez conserver comme base solide sont celles sur lesquelles vous prendrez appui pour changer à petits pas. Vouloir tout changer est souvent ce qui met échec nos résolutions de début d’année. Il faut se fixer des objectifs atteignables et durables dans le temps. Si vous avez mis la barre trop haut sur l’échelle, vous ne pourrez pas l’atteindre. Il faut grimper chaque barreau l’un après l’autre et se retourner pour apprécier le chemin parcouru.

Sortir de sa zone de confort, c’est se fixer des mini défis pour passer de « je ne peux pas » à  » j’essaye » puis à « j’ai réussi à ». Cela réactive le goût de la découverte et de la réussite.

Il faut faire preuve d’un peu d’audace.

L’audace stimule et donne de l’énergie parce que vous pouvez orienter vos actions en fonction de vos convictions et de vos envies, ce qui contribue à donner plus de sens et de satisfaction à votre vie professionnelle. On est rarement audacieux sur tous les plans. Sentir que c’est vous qui tenez les rênes sera une source de satisfaction.

Qui sont les audacieux ?

  • L’intègre : ose défendre ses valeurs et monter au créneau, quitte à défier l’autorité.
  • L’aventurier: se jette dans l’inconnu pour relever de nouveaux défis et se dépasser.
  • Le pionnier : ose briser la norme, repousser la limite du possible pour tenter l’inédit.
  • L’inventif: propose des idées qui sortent du cadre et les soumet dans le but d’améliorer les pratiques.
  • L’esprit critique : soulève les problèmes que d’autres refusent ou ne sont pas encore à même de voir.
  • L’authentique : s’affirme en étant lui-même quitte à déplaire ou à se montrer vulnérable.
  • L’indépendant : connaît bien ses besoins, sait les défendre pour se réaliser.

Nous admettrons bien sûr que même ces personnalités ne sont pas audacieuses sur tous les plans !

Il faut faire preuve de curiosité

En période d’évolution ou de reconversion professionnelle, des changements profonds interviennent, il vous faut donc aller rechercher des éléments concrets permettant de nourrir vos envies, vos besoins et même un rêve.

Par exemple, parmi les personnes que j’accompagne, Katia a décidé d’utiliser son CPF et de s’inscrire à un cours de décoration d’intérieur en ligne ; Aurore a décidé de se former avec moi pour être plus à l’aise quand elle prend la parole pour former ses collègues à la paye, en interne dans son entreprise ;  Kévin, étudiant de première année LEA, a décidé de changer de voie professionnelle parce qu’il aime travailler de ses mains, il s’informe sur les écoles d’ébénisterie et réfléchit à une formation en lutherie.  

Tous les trois ont commencé par travailler sur leurs valeurs et leurs besoins. En quête de sens, ils se sont renseigné,  ont appelé des écoles pour s’informer ou rencontrer des professionnels qu’ils ont interrogés à propos de leur métier, de leurs pratiques, ils ont décidé en toute autonomie, considérant leurs contraintes et ils se sont autorisés à rêver aussi !

Il faut lâcher prise et faire le deuil de comportements qui vous rassuraient mais qui ne sont plus pertinents au regard de vos nouveaux objectifs

Sortir de sa zone de confort, c’est traverser des zones peu confortables avec le sentimentau début, d’avancer lentement voire même de régresser,  jusqu’à acquérir plus d’aisance et vous sentir à nouveau en sécurité. Il est important d’être positif,  persévérant et d’accepter le temps du changement car ce sont les petits pas qui permettent d’asseoir les apprentissages durablement.

 La zone de confort ne disparaît pas, elle s’enrichit.

Et vous, quelles sont vos zones de confort et vos routines ? Quels aspects de votre vie vous freinent dans la réalisation de vos rêves ?
Quel est le premier petit pas que vous allez faire demain vers la réussite de votre projet ?


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